Chers amis...
Avant tout, je voudrais dire merci à tous ceux qui sont présents,... particulièrement à celles et ceux qui ont fait l’effort de venir de loin pour cette Assemblée Générale. Merci aussi, plus généralement, à tous ceux qui nous soutiennent, notamment à celles et ceux qui contribuent à la mise en place et à la réussite de nos expositions. Merci surtout à nos nouveaux adhérents, car nous avons bien besoin que nos équipes de bénévoles se renouvellent, pour que notre action perdure.
Notre dernière A.G., de mai 2015, se situait en fin d’un premier semestre où nous avions déjà réalisé 5 expositions, dont deux (Saint Maur et Bourg la Reine) avaient été de très grands succès... et elle suivait aussi de peu le départ de Marie-Rose, qui a été un choc pour nous tous.
Depuis, notre année a été marquée par d’importants évènements :
Tout d’abord ce fut l’organisation de 9 expositions durant l’été et l’automne 2015 (Touques, Avignon, Yerres, Valence, Lourmarin, Vendôme, Montpellier, Bourg en Bresse et Saumur). Que leurs responsables et les équipes de bénévoles qui les ont entourés soient remerciés,... ainsi que François Casimir, qui devait tenir un rythme prodigieux de deux expositions par mois.
Parallèlement, c’est le tournant pris, à la fin de l’été 2015, par l’équipe bénévole qui dirige l’Atelier de Pondichéry, qui nous a mobilisés.
Il y a un moment que nous ressentions des divergences entre des membres du Comité Directeur de l’Atelier.
Nous avions aussi découvert, peu à peu, que la gestion n’était pas totalement transparente, puisque des décisions étaient prises sans nous consulter, ou même nous informer : diminution du nombre des brodeuses, accumulation sur place d’économies en réserve correspondant à un an et demi des frais de fonctionnement, augmentation des rémunérations des brodeuses avec attributions de multiples primes, renouvellement très lent des modèles de toiles fournis par l’Atelier, etc.
Nous avons alors décidé que François irait deux mois à Pondichéry pour mieux comprendre cette situation. Je l’ai rejoint une dizaine de jours afin d’exiger de nos partenaires un retour à la coopération entre nous, avec des décisions concertées, dans l’esprit de l’action initiée par Nicole Durieux et Marie-Rose Carlier, vite relayées initialement par Marie-Victor Gérard. Notre insistance suscita des échanges parfois tendus. Nous apprîmes alors les démissions des deux jeunes dessinatrices, qui n’avait encore rien produit de significatif, puis de plusieurs des membres les plus âgés du Comité Directeur de l’Atelier, dont le Directeur, Monsieur Emmanuel Gérard et le Docteur Sivassoupramanian, le Président.
Dès septembre les membres du Comité Directeur non démissionnaires se sont courageusement engagés et réorganisés pour assurer toutes les missions nécessaires à la poursuite de notre action. Puis ils ont recherchés de nouveaux membres bénévoles, pour compléter leur structure.
Ainsi, durant cette période, nous eûmes la chance que M. Gnanou, le trésorier, rende visite à notre Conseil d’Administration du 28 septembre, mais aussi que Yves Louage put se rende sur place pour aider la nouvelle équipe à stabiliser sa reprise. Enfin, en janvier, notre trésorier, Karol Rozinski et notre secrétaire, Jean-Emile Francillon, allèrent à Pondichéry pour manifester notre confiance dans la nouvelle équipe et l‘épauler, pour assurer les brodeuses de notre soutien et de notre volonté de poursuivre et pour étudier les ajustements à conduire dans nos modes de coopération.
Plusieurs évolutions ont été, depuis, menées à bien :
- Reprise des recrutements par l’Atelier jusqu’à une vingtaine de brodeuses, choisies en fonction de leurs conditions sociales, plus que de leurs âges, sous la supervision de la nouvelle Présidente, Marie-Louise Madevadasse et de la nouvelle Vice-Présidente, Nalini Gérard, qui veille aussi, attentivement, à la préservation de la qualité des broderies.
- Prise en charge de la gestion et de l’administration quotidienne de l’Atelier par Monsieur Shantidas.
- Augmentation (de 20 roupies par jour) des salaires des brodeuses, qui n’étaient pas très attractifs, avec une intégration de diverses primes ponctuelles, ce qui augmente certes les charges sociales à supporter, mais qui accroit aussi, en conséquence, la rétribution des retraitées, qui restait très modeste.
- Transparence de nos informations mutuelles sur nos comptes, entre nos deux associations.
- Instauration de dialogues fréquents entre les membres du Comité Directeur de Pondichéry et les brodeuses, avec une prise en considération de leurs éventuelles difficultés sociales, à laquelle contribue activement Madame Elisabeth Joseph, nouvelle membre du Comité Directeur.
- Lancement d’actions sanitaires thématiques, sous l’impulsion du Docteur Michel Xavier, autre nouveau membre du Comité Directeur. La première portait sur un diagnostic ophtalmologique et l’attribution de lunettes, en cas de besoin.
- Reprise d’une collaboration avec Raja, dessinateur auquel nous devons certaines de nos plus belles toiles, pour le renouvellement de la collection. François doit aller en juillet et août prochains à Pondichéry, pour l’appuyer dans ces créations et finaliser la mise au point de la nouvelle « Cour royale ».
Nous ne pouvons que nous réjouir de ce nouvel élan sur lequel, la Vice-Présidente de Pondichéry, Nalini Gérard, qui nous fait l’honneur d’être présente, pourra vous éclairer.
Surtout que ce renouveau repose sur une situation financière actuellement solide :
- En Inde, l’Atelier a un budget de plus d’un an en réserve, qui est placé, les intérêts devant permettre d‘absorber, dans une large mesure, les augmentations de salaire qui ont été accordées.
- En France, nos réserves, étoffées par les bons résultats générés par les 14 expositions de 2015, permettent, au besoin, de tenir 6 mois... et un leg de Marie-Rose en double le montant. Notre trésorier va vous présenter, dans quelques instants, le détail de cette situation financière.
Pourtant, comme toujours, nous avons encore des défis importants à surmonter dans les prochaines années et il ne faut pas que nous nous endormions :
- Tout d’abord, nous devons impérativement relancer rapidement de nouveaux projets d’expositions. En effet, au premier semestre 2016 nous n’en aurons fait qu’une, à l’Haÿ les Roses. Même se fut un bon succès, c’est insuffisant. Nous en avons plusieurs planifiées pour la fin de l’année (Sables d’Olonne, Paris 1er, Gaillard, Nimes, Moncoutant, Macon,...), même si toutes ne sont pas certaines. D’autres sont en préparation ou prévues pour 2017 (Amiens, Arles, Chamalières, Harfleur, Pont-à-Mousson, Rouen, Saint Raphael,...). D’autres sont envisagées (Biarritz, Besançon, Gif et Bures sur Yvette, Marseille, Montauban, Toulouse,...). Encore faut-il que nous réussissions à concrétiser ces projets... ou d’autres.
- Simultanément, l’Atelier doit augmenter le nombre et la valeur des toiles qu’il nous envoie, dont la vente ne suffit plus à générer un chiffre d’affaires correspondant aux salaires des brodeuses. Ainsi, l’an passé, pour faire face aux ventes que les 14 expositions ont provoquées, nous avons fourni 500 toiles du stock, en plus des envois de Pondichéry.
- En parallèle, le Comité Directeur de Pondichéry doit être aidé à reconstruire un encadrement qui soit à même d’assumer durablement une action à la fois économiquement viable... et conforme à l’esprit qui a fondé le lancement et le développement de notre mouvement.
- Nous devons, nous aussi, prévoir le renouvellement de nos équipes dirigeantes. J’avais, personnellement, dit, il y a 3 ans, que j’acceptais la présidence pour 3 ans. Je suis prêt à céder la place,... mais aussi, si c’est nécessaire, à continuer un peu à remplir les fonctions que vous m’avez confiées... Surtout que nous savons aussi que François souhaite prendre sa retraite à l’automne 2017. Nous devrons tous deux être remplacés. Compte tenu du talent unique de François, de son formidable engagement et de tout ce qu’il a fait pour notre association, nous sommes conscients que son départ va nous contraindre à nous réinventer. Mais nul n’est irremplaçable, même si ce n’est jamais facile de trouver des volontaires pour les responsabilités, dans les associations de bénévoles... et si l’on doit admettre que ceux qui prennent le relai n’assument pas leurs rôles de la même manière que leurs prédécesseurs. Nous y réfléchissons, mais rien n’est encore arrêté et toutes vos suggestions et propositions sont les bienvenues.
L’Atelier ne sera pas éternel, mais les brodeuses ont encore aujourd’hui besoin de nous. La misère perdure en Inde et la poursuite de notre action restera utile encore pendant assez longtemps. Et nous avons, financièrement, les moyens de tenir encore des années.
Nous avons le devoir de prolonger cette extraordinaire combinaison entre la perpétuation d’un art de broderie superbe et unique qui fait l’admiration de tous,... la promotion d’une culture indienne qui est fascinante... et la contribution à une œuvre sociale d’une utilité flagrante.
C’est cette combinaison qui a fait notre réussite depuis 46 ans.
Il ne tient qu’à nous de faire en sorte que cela dure.
Pierre Lemaître